La biodiversité au jardin

Depuis toujours, l’Homme a sélectionné, cultivé, échangé, préservé des milliers de graines, appréciées pour leurs qualités et leur diversité. Aujourd’hui, face à une réglementation rigide qui en réduit la variété, des jardiniers volontaristes maintiennent ce patrimoine irremplaçable à travers des jardins conservatoires.

Jean-Luc Danneyrolles,

Résumé

La renaissance d’un patrimoine génétique cultivé (presque) perdu est un bon signe de vitalité d’une société qui s’invente en marge (1) un autre avenir, un autre monde. Cela fait environ trente ans que les acteurs de cette renaissance spectaculaire (de milliers de fruits, légumes, céréales et autres plantes à usage) ont construit (souvent par passion et engagement écologique local), une véritable arche de Noé postmoderne, postproductiviste, postindustrielle. Mieux qu’une vision, c’était une prévision. Il fallait de la consistance et de la conscience pour collectionner, maintenir, conserver, multiplier ces milliers de plantes issues d’une patiente sélection et d’une millénaire évolution. Il fallait surtout résister à ce bulldozer que fut l’avènement de la troisième mondialisation.

Sauvé mais pas reconnu, pas assez. Nous avions des devoirs que nous avons assumés (la redécouverte et la maintenance), nous voulons dorénavant des droits

pour continuer nos recherches, notre travail. Le temps des visites répressives dans nos jardins de graines doit cesser. Il n’y a pas plus inquiétant qu’une société qui s’invente une police de la graine…

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